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Quand le vélo devient une oeuvre d'art

Avant que la pandémie ne redonne envie aux européens de remonter sur leurs vélos, ou d’en acheter de nouveaux, la marque Américaine Cannondale avait décidé de relocaliser une partie de sa production sur le vieux continent. Une vision qui s’avère aujourd’hui payante. 

On ne va pas se le cacher, une bonne majorité des vélos vendus dans le monde, quel que soit le pays d’origine de leur marque, viennent d’Asie, de Chine, de Taiwan et même d’Indonésie. Pour d’évidentes raisons économiques, mais aussi logistiques, puisque les composants des équipementiers, comme les freins, les dérailleurs ou même les roues, sont presque tous produits sur place. Une fois la fabrication des cadres assurée dans les usines voisines, il n’y avait plus beaucoup de raisons de ne pas y réaliser l’assemblage final. Et ainsi, voir des millions de vélos emballés quitter les quais des ports asiatiques pour rejoindre l’Europe ou l’Amérique. Sauf que dans le cycle, tout le monde ne travaille pas de la même manière, et les marques haut de gamme, qui vendent à leurs clients des vélos plus personnalisés, des engins bien plus exclusifs, se doivent d’offrir une flexibilité importante. Si l’assemblage doit se faire à des milliers de kilomètres, à une distance qui sera ensuite couverte par de gigantesques et lents porte-conteneurs, comment assurer une livraison rapide ? 

La solution pour éviter l’attente aux clients exigeants

C’est pour cette raison que la marque Cannondale, qui fut pendant de nombreuses années réputée pour assumer la fabrication de ses vélos aux États-Unis alors que la majorité de ses concurrents avaient déjà basculé sur l’Asie, a décidé de relocaliser une grande partie de sa production aux États-Unis et en Europe. Cela fait partie d’un plan de développement baptisé « Fix the Broken System ». Le but, augmenter les capacités d’assemblages des usines et réduire les temps de montage, pour garantir aux revendeurs une livraison rapide, que le client veuille une couleur, une taille ou un équipement spécifique. En Europe, cela se traduit par le déménagement de l’usine Cannondale de Oldenzaal à Almelo, toujours aux Pays-Bas, mais avec au passage un triplement des capacités d’assemblages. Auxquelles il faut ajouter des possibilités d’extension pour répondre à la demande croissante de vélo, véritablement prégnante depuis la pandémie. Et aux États-Unis, cela veut dire tout simplement le retour sur le territoire d’une usine de production maison. C’est à Rincon, en Géorgie, que la marque s’est implanté pour son retour, avec pas moins de 100 000 m2 dédiés au stockage des composants, à la peinture des cadres, aux bureaux et, évidemment, à l’assemblage final.    

Pour moins dépendre des flux d’approvisionnement

L’énorme avantage de pouvoir assembler sur place concerne à la fois les clients, qui peuvent commander des vélos selon leurs envies et les recevoir rapidement, et l’usine. Au lieu de stocker des modèles complets, avec des choix de couleurs et d’équipements pour chaque taille, il suffit d’avoir de stocker des cadres de toutes les tailles, des composants… et de répondre aux demandes quand elles arrivent du réseau de revendeurs. Opérationnelle depuis 2021, l’usine européenne ultra moderne garantie un temps de montage maximum de quinze minutes aux revendeurs, et évidemment des temps de livraison nettement plus courts que quand les vélos provenaient d’Asie. De plus, maintenant, les vélos sont emballés dans des cartons recyclés sans pièces plastiques. Prochainement, elle pourra même assurer la peinture des cadres, permettant alors à la marque de stocker des cadres nus et de les décorer à la demande. Quand à l’usine de Rincon, qui elle n’a ouvert ses portes que cette année, elle doit s’aligner sur sa cousine hollandaise et approvisionner tous les marchés du continent américain. Au total, avec ces deux nouvelles unités de production, Cannondale annonce pouvoir assembler 500 000 vélos par an, sans délai, à la demande. La délocalisation a du bon.  

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